Avant de commencer un élevage, quelqu'il soit, il est important de se rappeller quelques notions de bases...

1/ élevage ou prison ?

Maintenir un animal en captivité, sans raisons précises, sans soins adaptés, sans rechercher sa qualité de vie, ce n'est pas de l'élevage, mais de la prison. 
Un élevage suppose d'avoir un objectif (l'observation, la compréhension, l'échange de connaissance, l'alimentation, le maintien d'une espèce, ou tout simplement, le plaisir et la passion...).
Un élevage suppose aussi de prendre soin de ses animaux. Cela n'implique pas seulement de le nourrir, mais plus largement de répondre à ses besoins ; l'espace, le climat, la sécurité, et bien souvent la présence de congénères. Cela implique aussi, concernant l'élevage d'insectes carnivores, d'accepter pleinement l'idée qu'ils mangent des proies vivantes, qu'il est normal et nécessaire de leur fournir.
Pour toutes ces raisons, un élevage nécessite une attention et une disponibilité régulière... et bienveillante !

2/ un élevage ne retourne jamais dans la nature !

Il y a deux raisons fondamentales à cela :
- bien souvent, les insectes d'élevages ne proviennent pas du milieu naturel où vit l'éleveur. La plupart des espèces courantes en petits élevages proviennent d'autres zones géographiques que la nôtre. Relâcher des insectes ailleurs que dans leur milieu d'origine, c'est soit les condamner à mort faute de pouvoir s'adapter, soit risquer un désastre écologique si une espèce se retrouve introduite dans un milieu qui n'est pas le sien.
- même lorsque le retour au milieu d'origine semble possible, cela présente d'autres problèmes : les insectes d'élevages ne sont souvent plus adaptés à la vie sauvage, et par ailleurs les souches d'élevages sont souvent très pauvres génétiquement (reproduction consanguine), ce qui, loin de renforcer les populations sauvages, risque fort de les affaiblir.
Deux précautions importantes sont donc nécessaires : se rappeler qu'un élevage est un engagement dans la durée, et limiter activement, si besoin, la surpopulation dans un élevage. Deux solutions doivent être envisagées : céder à un autre éleveur, ou en dernier recours congeler, tout ou partie de son élevage, Cela peut paraître cruel, mais reste moins grave que les effets de la surpopulation ou les conséquences d'une "libération" dans la nature.

3/ Comment se procurer des insectes ?

L'état de l'environnement, le danger qui plane sur de nombreuses espèces, et cela dans le monde entier, doit nous inciter à réduire au maximum les insectes prélevés dans la nature pour l'élevage ou la collection. Si ces prélévements sont rarement la cause du déclin d'une espèce, comparé aux atteintes incessantes portés par l'Homme aux milieux naturels et à la planête, directement (deforestation...) ou indirectement (perturbations du climat), ils ne doivent pas aggraver la population, et auront d'autant plus d'impact que l'espèce devient rare. Si le maintien à long terme d'une espèce dans la communauté des éleveurs implique forcément des prélévements de temps en temps, initialement mais aussi pour maintenir une richesse génétique dans les souches d'élevages, il est préférable de laisser ces prélévements aux mains d'éleveurs expérimentés, qui les diffuseront une fois reproduits. Cela est valable autant pour les captures d'insectes par les éleveurs, que pour les achats d'insectes auprès de commerçants ou importateurs qui les ont fait prélever dans leurs régions d'origines
De même qu'il est important de se poser la question avant d'alimenter la pompe du commerce d'insectes sauvages, il convient aussi, lorsqu'on achète des insectes auprès d'un professionnel, de savoir à qui l'on a affaire : revendeur peu scrupuleux qui est là pour "faire du chiffre" au détriment du bien-être animal, ou éleveur passionné qui partage les surplus de ses élevages réussis ?

 

Ces quelques préalables indispensables étant posés... en route pour l'aventure ! :-)